Patrimoine

Histoire

L’origine la plus probable de Dampierre est l’altération de « Dominus Petrus » (Dom Pierre pour Saint
Pierre). Nom composé selon une tradition chrétienne antérieure au VIème siècle, le village a sans doute pris naissance à cette période.
Les paysans ont déboisé les meilleures terres sur les plateaux de Sotteville, l’Eclache, Beaulieu et Godeneval et on laissé les flancs des vallées.

Ce défrichement s’est poursuivi jusqu’à la Révolution.
Pour amender ces terrains, ils ont extrait de la marne à partir de puits verticaux sur les plateaux ou de souterrains à flanc de colline.

L’ Avre a toujours été considérée comme une « frontière ».

Au temps des Gaulois, elle séparait le pays des Carnutes de Chartres et celui des Aulerci-Eburovices d’Evreux, pendant la Guerre de Cent Ans, entre le
duché de Normandie et les rois de France par le traité de Saint Clair sur Epte en 911. Aujourd’hui, elle délimitait le duché de Normandie et le Royaume de France.

Les hostilités devenant chroniques entre le Royaume Capétien et le Royaume anglo-normand, la Guerre de Cent Ans, de nombreuses places fortes sont érigées de part et d’autre (Verneuil sur Avre, Tillières sur Avre, Nonancourt, côté Normand, La Gadelière, Le Puits de la Motte, Le Plessis de Saint Rémy, côté Français). Pendant la guerre de Cent Ans, « l’Avre-frontière » et la topographie de notre commune en ont fait un emplacement stratégique. Le château du « Puits de la Motte », ouvrage défensif et observatoire du Royaume de France, était construit au Plessis face aux armées anglo-normandes, installées à Godeneval pour pénétrer dans le Thymerais par le « chemin creux » et la vallée de la Meuvette.

« L’ Avre-frontière » atteint son apogée lorsqu’au XIIème siècle, Henri II Plantagenêt, Duc de Normandie et Roi d’Angleterre ordonne la construction des « Fossés le Roi » afin de compléter la ligne des châteaux existants.

Des 105 kms à l’origine, ne subsistent que de rares vestiges.

Aujourd’hui, elle reste une frontière administrative entre Départements et Régions ; Dampierre en étant l’exception (Notre Dame des Puits et Godeneval étant situés au Nord de cette rivière).

 

Il a fallu attendre la période Napoléonienne et l’organisation administrative du pays pour que la Commune connaisse ses limites actuelles. Dès le XIIème siècle, le territoire de Dampierre est tiraillé au gré des Baillages et des Seigneuries et des Généralités d’Alençon, Paris et Rouen. La population émanant de ces nombreux conflits et l’énergie fournie par la rivière, ont permis l’installation de nombreuses « fabriques » au fil de l’Avre. Avant de devenir des moulins à grain, et grâce à la qualité de l’eau, ces « usines » à papier ont fait la renommée de la vallée. Dampierre possédait 3 moulins.

Les seigneurs de Dampierre qui se sont succédé ont, au cours des XV et XVIèmes siècles, financé l’agrandissement de l’église Saint Pierre en construisant le chœur et les deux « chapelles ». La grandeur de l’église reflétait l’importance de la population.

En 1748, Charles-François PELLERIN de MAYENCOURT vend à Antoine de COURCY de MONTMORIN, originaire de l’une des plus anciennes et illustres familles de la noblesse normande, le château du Ménillet. Son épouse décèdera en 1775 et sera inhumée dans le chœur de l’église.

Une descendante de la famille de Courcy, Mme de Meslon, lèguera cette propriété à Henri, Comte de CATHELINEAU, Général de Brigade qui s’illustra contre les Prussiens en 1870. Son grand-père n’est autre que le chef royaliste des Vendéens pendant la Révolution Française, surnommé « le Saint de l’Anjou ».

L’industrialisation du XVIIIème a vu l’arrivée de la famille Waddington et des manufactures textiles sur Saint Rémy sur Avre, Nonancourt et Saint Lubin des Joncherêts.

L’Église

Telle qu’elle se présente aujourd’hui, elle est le résultat de trois grandes périodes de construction : Epoque romane XIIème, XVème et XVIème.

En 1926, elle a été inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques et, en 1931, les vitraux restants sont classés. En 2006, l’ensemble du chœur, y compris les lambris, ainsi que la poutre de Gloire et la boiserie du clocher ont été inscrits à l’inventaire supplémentaire.

Après la tempête de 1999, deux importantes tranches de travaux ont été réalisées dans le cadre de sa restauration.

 

 

 

 

La Mairie

L’ensemble école-Mairie a été inauguré le 26 septembre 1909. Auparavant, l’école était située au Plessis de Dampierre, c’est aujourd’hui une résidence secondaire. La Mairie quant à elle, était quelques mètres plus bas qu’actuellement. La décision de rassembler et de construire un nouveau bâtiment date du 05 novembre 1905.

L’école a fermé en 1970. En 1991, elle est devenue la salle polyvalente.

Le Monument aux Morts

Suite à la première guerre mondiale, le Conseil Municipal décide, le 20 juin 1920, de construire un « monument commémoratif aux soldats de la Commune morts pour la Patrie ». Dans un premier temps, il est prévu de l’implanter à proximité de l’église sur l’ancien cimetière.

Devant la réaction des familles, il sera érigé face à la Mairie, sur un terrain donné par une famille. Le Monument aux Morts est inauguré le 17 septembre 1922.

Les plaques commémoratives

En 2001, pour le pèlerinage d’aviateurs américains et en 2004, en présence de sa veuve, deux plaques ont été scellées sur une pierre à proximité du Monument aux Morts, commémorant la mémoire des deux aviateurs américains abattus sur le territoire de la Commune en juin et juillet 1944.

Le Cimetière

Il était autour de l’église et a été déplacé en 1902, décision de mai 1899.

Les Moulins

Pendant plusieurs siècles, les moulins ont été le poumon de l’économie de la vallée d’Avre.
A Dampierre Sur Avre, la topographie de la vallée a permis l’installation de trois moulins (Islou, la Bouverie, Le Ménillet). Le dernier en activité était celui du Ménillet, les agriculteurs y apportaient leurs grains. Pendant très longtemps, les moulins ont fait la renommée de Dampierre, non par leur farine, mais
par leur papier. Grâce à la pureté de l’eau de l’Avre, ses « usines à chiffons » produisaient un papier de grande qualité.
Second moulin à farine de Dampierre. Il faisait partie du domaine du Ménillet. Il a la double particularité d’être monté « à l’anglaise » (le système permet à une seule roue hydraulique d’entraîner plusieurs paires de meules) et sa roue est horizontale. Il a cessé d’être exploité en 1926 et a probablement été la première propriété disposant de l’électricité. Propriété privée.

La Bouverie
Le Ménillet
Islou

 

 

 

 

 

 

 

 

Les « Lavoirs »

Devant l’abaissement du niveau de la rivière suite à la captation des eaux de l’Avre par la ville de Paris en 1893. les anciens lavoirs sont devenus inutilisables.

En 1895, le Conseil décide la construction de trois nouveaux lavoirs qui seront réalisés en 1901 pour un coût de 4 400 F. La Commune ayant obtenu une indemnisation de 2 000 F de la Ville de Paris.

L’ Avre

L’ Avre prend sa source à 280 mètres d’altitude, dans la forêt du Perche et se jette dans l’Eure à Saint Georges Motel à 75 mètres d’altitude, après un parcours de 72 kilomètres. Son principal affluent est la Meuvette qui s’y jette à Dampierre, au hameau d’Islou.

Le bassin s’étend sur 917 km2, aux confins des départements de l’Orne (147 km2), de l’Eure (364 km2), qui appartiennent respectivement aux régions de Basse-Normandie, Haute-Normandie et Centre. En aval de Chennebrun, à sa sortie de l’Orne, l’Avre marque presque en permanence la limite entre l’Eure et l’Eure et Loir.

La Meuvette

La Meuvette et la Gervaine se réunissent en un seul cours d’eau sous le nom de Meuvette un peu en amont de Brezolles. Le cours global de la Meuvette est de 29 km de long et son débit était de 30 l/seconde à sa confluence, chose qui ne se retrouve qu’en période très humide, notamment en hiver.

La Flotte

Elle était prévue pour acheminer le bois de la forêt de Senonches vers les grandes villes (par la Gervaine, La Meuvette, l’Avre, l’Eure puis la Seine) mais n’a pratiquement pas été utilisée.

Le « canal de la Flotte » entre Dampierre et Saint Lubin a été creusé à partir de la Bouverie entre l’Avre et la route départementale.

 

Les « Dragor »

Ils sont apparus sur la Commune en 1927 après une décision du Conseil Municipal de 1926 de remplacer les anciens systèmes Rénier (chaînes et seaux) usés.

Les « Dragor » (courroie et godets) ont remonté l’eau potable du fond des puits (profondeur moyenne 45 m) jusqu’à la réalisation du réseau actuel en 1960 et 1962.

 

Pierres « de Badainville », « de la Vallée des Joncs »

Ces deux pierres, situées dans la vallée de la Meuvette, sont parmi les plus anciennes sépultures néolithiques connues dans la région. On en retrouve en vallée d’Avre au Ménillet (déplacée lors de l’exploitation de la carrière), au pied du château d’Acon dans l’Eure…

Le Puits de la Motte

Pendant la Guerre de Cent Ans l’incapacité des Rois de France à défendre leur royaume contraint les seigneurs locaux à organiser eux-mêmes la protection de leurs biens, de la motte de terre et de charpente aux forteresses de pierre.

Le château du Puits de la Motte est un ouvrage défensif sur le chemin des invasions normandes. Les armées anglo-normandes venant de Godeneval ne rencontraient aucune difficulté pour descendre dans la Vallée. Ensuite, pour pénétrer dans le Thymerais, elles disposaient de deux voies : le ravin sous Dampierre, la vallée de la Meuvette. On peut encore distinguer les traces des anciens fossés.

L’ Aqueduc de l’ Avre

Le Préfet Haussmann en 1855 fait abandonner le système d’eau potable alimentant Paris. L’ingénieur Belgrand propose alors de capter des eaux souterraines à 150 kms autour de Paris. En 1863, les premières eaux sont captées en Champagne et acheminées par l’aqueduc de la Dhuys et stockées dans le réservoir de Ménilmontant.

En 1874, un second aqueduc est réalisé, les eaux de la région de Sens viennent alimenter le réservoir de Montsouris.

En 1893, les eaux des résurgences de l’Avre à Rueil et Verneuil sont collectées et transportées par l’aqueduc de l’Avre jusqu’au réservoir de Saint Cloud. Cet aqueduc est d’une longueur de 102 kms avec un dénivelé de 40 m permettant la circulation de l’eau par gravité jusqu’à Paris en 36 heures. Cette « canalisation » a nécessité la construction de plusieurs ouvrages d’art, les plus connus dans notre région étant les arches de Revercourt (traversée de la Meuvette), Marigny et de Montreuil (franchissement de la traversée de l’Eure).

En grande partie, cette canalisation a été réalisée en tranchées ouvertes. Les points les plus bas ont nécessité le creusement en souterrain ce qui fut le cas sur la Commune de Dampierre où la profondeur moyenne est de 27 m. De nombreuses petites « cabanes » permettaient l’accès à la conduite. Elles ont été démontées en 1996.

La Chapelle de Notre Dame des Puits

Vers le XIIème siècle, la légende rapporte qu’en creusant un puits on ait trouvé une statue miraculeuse de la Sainte Vierge. Les paroissiens décidèrent de construire un sanctuaire renfermant ce puits.

Cette chapelle est centre de pèlerinage puisque de toutes les paroisses environnantes, des chemins y convergent (Droisy, Marcilly la Campagne, Nonancourt, Illiers l’Evêque, La Madeleine de Nonancourt, Dampierre sur Avre, Hellenvilliers, Panlatte, Acon).

Au XVIIème siècle, cette dévotion s’amplifie suite à deux évènements marquants. L’un des seigneurs de Merbouton, aveugle, retrouve la vue en venant y prier. En 1627, une maladie épidémique semblable à la peste décime les populations (près de 200 personnes périrent à Nonancourt), les habitants des alentours y viennent en prière.

A la Révolution la chapelle est vendue à un particulier, c’est alors que les habitants de Nonancourt, La Madeleine, Dampierre et Droisy se concertent pour la racheter et la conserver pour le culte catholique. Pendant de nombreuses années, le 8 septembre, Nativité de la Vierge, y était fêté. Après les vêpres, le « bâton de la Vierge » était mis aux enchères et son « acquéreur » le conservait chez lui jusqu’à l’année suivante.

Aujourd’hui, le dimanche précédant le 8 septembre, les pèlerins viennent de La Madeleine et rejoignent la chapelle de Notre Dame des Puits.